« Il suffit de s’y mettre. Rien n’est vraiment compliqué »

« Il suffit de s’y mettre. Rien n’est vraiment compliqué »

Entretien avec Corinne Labrosse à Nouâtre (37) à l’occasion de D’écochantiers en écohabitats 2014

ECEH Chez Corinne Labrosse Terre et pierre vue Crédit Corinne Labrosse BDCorinne Labrosse s’est formée aux techniques de l’éco‑construction, par elle-même, en participant à des chantiers et en échangeant avec des professionnels autour de son projet. Surtout, elle a appris en se lançant dans la restauration de sa maison.

Comment êtes-vous arrivée dans cette maison ?

Corinne Labrosse – J’ai toujours eu le projet d’avoir une maison à moi. J’ai suivi une formation en carrelage et mosaïque d’art et je me suis intéressée à la chaux. Il me fallait un terrain d’entraînement : quatre murs et un toit ! C’est ce que me permettaient mes économies. C’est aussi ce que je cherchais.

Les voisins ne pensaient pas que quelqu’un s’intéresserait à cette ancienne étable à bestiaux et aux deux pièces attenantes qui servaient de débarras. Mais je l’ai achetée !

Que pourront découvrir les visiteurs qui viendront chez vous pendant d’Eco-chantiers en éco-habitats ?

J’ai récupéré les tomettes anciennes présentes sur place et réalisé un motif « en tapis » en carrelant le salon. Il y a aussi de petits exemples de mon travail en mosaïque, dans la cuisine et au dessus du lave-main des toilettes. Les plus gros travaux ont concerné les murs : l’isolation extérieure repose sur un banchage en chaux et schiste expansé. À l’intérieur, les murs sont banchés en chaux-chanvre et recouverts d’un enduit en chaux, terre et sable.

Les visiteurs pourront aussi s’intéresser au système de chauffage. Le poêle de masse est réalisé en maçonnerie de briques de terre, qui emmagasinent la chaleur de la combustion, pour la restituer pendant 24 à 48 h. En plus du chauffage, c’est lui qui produit l’eau chaude sanitaire en hiver.

Et cerise sur le gâteau, je suis en train de terminer un poulailler pour le jardin. Il repose sur des pilotis d’acacia enterrés à mi-hauteur. Je l’ai bardé en bois. Il ne me reste plus que quelques nids et perchoirs à poser. Mes poules y auront emménagé au moment d’Écochantiers en écohabitats ! Vous avez fait les travaux seule. Comment avez-vous appris les techniques de l’éco-construction ?

Il suffit de s’y mettre, rien n’est vraiment compliqué. Pour le carrelage et la mosaïque, j’avais une formation professionnelle. Pour l’électricité, j’ai acheté quelques livres. Pour la chaux, je me suis formée en participant à d’autres chantiers et en échangeant avec des professionnels. Mais avant de me lancer, j’avais beaucoup réfléchi. Dès le compromis de vente, j’ai dessiné des plans et de les ai montrés à beaucoup de monde, des artisans et des non pros. Quand je suis passée à l’action, j’étais prête. Heureusement, j’ai aussi reçu de l’aide pour certaines phases du chantier. J’ai fait deux ans de travaux avant d’emménager. A posteriori, je ne changerai rien à ce que j’ai fait.

Aujourd’hui, vous partagez ce que vous avez appris.

C’est la troisième année que j’ouvre mon chantier pendant d’Ecochantiers en écohabitats. Mon site internet www.chaux-terre-co.net montre aussi les autres chantiers participatifs que j’ai animés.