Retour sur 2015 : le rapport moral de la collégiale

Retour sur 2015 : le rapport moral de la collégiale

Journee des AG Credit CCBYSA InPACT 37 WEB IMG_9970Le 10 mars 2016, la collégiale remettait son rapport moral à l’assemblée générale des adhérents. Ce texte revient sur les derniers événements traversés par l’association et sur les orientations prises pour 2016.

 

« Cette année, notre AG s’inscrit dans le cadre d’une journée organisée par InPACT 37 ; c’est un moment festif qui permet à toutes les associations adhérentes ainsi qu’à leurs membres de se rencontrer et de découvrir les activités de chacune des structures.

Pour autant, notre assemblée générale intervient dans des circonstances difficiles, très nouvelles dans la vie de notre association et cependant porteuses d’espoir pour 2016 et les années à venir.

Des circonstances difficiles :

  • parce que nos réflexions et la fragilité financière de l’association ont abouti au licenciement de nos deux animateurs : Jean-François et Cyrille,
  • parce que le fonctionnement de l’association jusqu’à ce jour était très lié à nos ressources publiques,
  • parce que Alter’énergies a connu sur plusieurs années des difficultés financières chroniques générant une inquiétude croissante au sein de la collégiale,

Des circonstances nouvelles car :

  • notre association effectue un changement radical dans son fonctionnement,
  • nous ne pourrons plus nous reposer sur le travail de Jef et Cyrille pour faire vivre et connaître Alter’énergies,
  • nous avons un devoir de réactivité et de créativité.

Des circonstances porteuses d’espoir car nos derniers choix ouvrent, pour Alter’énergies un champ de liberté que l’association n’avait pas, en termes d’action, de fonctionnement et d’engagement citoyen.

En ce qui concerne les difficultés financières rencontrées par Alter’énergies ces dernières années, elles avaient conduit la collégiale à retravailler sur les objectifs de l’association en réorientant davantage ses activités autour de la résilience des territoires, face au réchauffement climatique et au pic pétrolier. La collégiale avait exprimé le désir de participer au développement de mouvements de transition territoriaux et, ainsi, en partenariat avec les élus et les citoyens, œuvrer pour un changement des pratiques agricoles et alimentaires et participer à l’élaboration des politiques publiques. Alter’énergies s’est donc investie dans des projets territoriaux coûteux en temps salarié et en organisation que nos ressources de subventions ne couvraient jamais intégralement.

En ajoutant à cela, le contexte politique défavorable avec les changements de majorité à Tour(s)Plus et au conseil départemental ainsi que l’incertitude très forte du maintien de la majorité sortante au conseil régional, les questions financières sont rapidement devenues l’unique préoccupation des salariés et de la collégiale dans son ensemble.

C’est pourquoi, en 2015, nous avons tenté d’élargir nos ressources, non seulement pour faire face aux baisses des fonds publics, mais aussi pour mettre en œuvre ces actions qui nous tenaient à cœur. Nous nous sommes donc tournés vers les appels à projets de fondations privées et des fonds européens. Cependant, cette démarche, génératrice d’une charge de travail accrue pour les salariés, posait de nouveaux problèmes et incertitudes comme :

  • la concordance d’éthique entre la fondation et nous,
  • les délais souvent très courts et énergivores pour déposer des candidatures incertaines et soumises à des temps d’instruction très longs,
  • des espoirs fragiles pour équilibrer les comptes.

Dans ce contexte et en considérant les prévisions budgétaires déficitaires pour l’année 2016 et sur lesquels nous reviendrons avec la présentation des comptes, la collégiale s’est voulue vigilante et responsable en donnant à Alter’énergies l’opportunité d’un fonctionnement plus indépendant. Ce choix, nous a imposé, à contrecœur, de nous séparer de Jean­François et Cyrille.

Alter’énergies inaugure une nouvelle manière de fonctionner en devenant une association de bénévoles. C’est une petite révolution au sein de notre association qui va nous imposer, tout en gagnant en indépendance, de :

  • renouer avec nos valeurs et nos envies,
  • modifier et adapter notre organisation,
  • nous réapproprier, enfin, le projet associatif d’Alter’énergies

Le nouveau fonctionnement qui émerge ne remet pas en cause l’organisation et la participation d’Alter’énergies dans les deux grands événements que sont “De ferme en ferme” et “D’éco­chantiers en éco-habitats”.

Tant que faire ce peut, nous devrons maintenir les formations « Vivéa » sur l’écohabitat, les énergies renouvelables, la permaculture, pour les agriculteurs et en ouvrir, selon l’intérêt qu’elles suscitent, à l’ensemble de nos adhérents et de la société civile.

Lors de la dernière collégiale, à laquelle nous avons eu le plaisir d’accueillir Benoit Faucheux, Vice président délégué à la transition énergétique et à l’environnement, un débat a eu lieu autour du scénario Afterres 2050. Des volontés se sont alors exprimées, au sein des administrateurs, pour qu’Alter’énergies et ses adhérents s’impliquent dans la diffusion de ce scénario en agissant comme relais de et en partenariat avec l’ONG Solagro. La mise en relation entre les deux structures pourrait être facilité par le conseil régional. Dans ce cadre, nous pourrions devenir une force de terrain capable d’agir dans les quartiers, les villages, les hameaux pour aider à la diffusion et la compréhension du scénario Afterres 2050.

Pour mémoire, ce scénario a été élaboré, rédigé et diffusé en 2013 par Solagro à l’issue de deux années de travail et de recherche, pour répondre aux enjeux majeurs des décennies à venir, tant en matière de production que de consommation, en liens avec les crises climatiques et la préservation de notre patrimoine naturel. C’est une approche globale (hollistique) qui montre qu’en changeant tous un peu nos habitudes de consommation et en modifiant de même nos pratiques culturales par la mobilisation de techniques maîtrisées, on réduit considérablement les sources de pollution et les émission de gaz à effet de serre, on nourrit la population sans générer de risques pour la santé, on permet le développement des agricultures des pays du Sud sans se désolidariser du reste du monde et, enfin, on permet une revalorisation de la profession agricole en lui rendant la place qu’elle mérite.

Si cette volonté d’impliquer notre structure dans la dynamique souhaitée par Solagro aboutissait, Alter’énergies pourrait gagner considérablement en matière de visibilité sur notre territoire.

Ainsi, le passage, même brutal, à un fonctionnement bénévole est aussi une chance et un espoir pour notre association à condition que nous nous en donnions les moyens :

  • par l’organisation de rencontres plus fréquentes, de réunions élargies à l’ensemble des adhérents et d’ateliers thématiques, nous permettant de créer et renforcer nos liens et dynamiser notre action,
  • par une présence, plus active, sur le terrain pour participer directement aux changements de modes de vie, de consommation et de production et maintenir, ainsi, notre engagement en faveur d’un mouvement de transition globale,
  • par une plus grande souplesse dans notre participation et notre soutien aux initiatives locales, départementales et régionales, pour la diminution de notre empreinte écologique et la recherche d’une plus grande équité sociale et économique.

Dorénavant, c’est à nous toutes et tous de faire vivre l’association, son projet et tout ce qui a pu motiver notre adhésion. Par notre engagement personnel dans la dynamique collective, nous pourrons faire vivre, animer et être acteur au sein des événements publiques dans lesquels nous sommes engagés, à commencer par « De ferme en ferme » qui aura lieu en avril prochain. D’ores et déjà, toutes et tous pouvons noter qu’Alter’énergies sera présente au Biotope, à La-Ville-aux-Dames, sur un stand tenu et organisé par ATABLE avec une animation sur la marmite norvégienne mais toute autre présence sur d’autre lieux, durant ce week-end festif sera un bon moyen pour accroître notre visibilité et rencontrer des publics citoyens urbains et ruraux sensibles aux thèmes que l’on porte. »

La collégiale